Le vaccin antigrippal pour la saison hivernale 2019/ 2020 combinera, outre les sous-types de la souche B, les deux sous-types de la souche A, à savoir le A (H1N1) et le A (H3N2).
L’hiver s’annonce rude, avec une vague de froid à la fois soudaine et intense et une pluviométrie imposante. La saison froide rime, immanquablement, avec infections virales dont la plus répandue, sans doute, n’est autre que la grippe saisonnière. Depuis la mi-octobre et jusqu’à la fin du mois de février, la grippe saisonnière affecte bon nombre de personnes à travers le monde. Loin d’être une infection anodine, aux effets inoffensifs à coup sûr, cette maladie peut, chez certaines personnes à risque —notamment les femmes enceintes, les personnes âgées et les malades chroniques— avoir des répercussions plus que fâcheuses sinon graves, voire mortelles. Il s’agit, par conséquent, d’un sérieux problème de santé publique à prendre au sérieux en misant aussi bien sur la vulgarisation de l’information que sur ses symptômes mais aussi —voire surtout— sur la prévention. Cette dernière s’impose via la vaccination antigrippale afin d’atténuer au mieux les répercussions parfois sévères du virus de la grippe.
Nul n’en doute : les mutations annuelles que connaissent les virus grippaux seules décident de l’ajustement des compositions des vaccins antigrippaux. Cette année encore, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), et dès mars 2019, s’était penchée sur l’élaboration de la synthèse des composants des vaccins antigrippaux, qui sont disponibles sur le marché international dès le mois d’octobre, préparant ainsi le terrain à une campagne de vaccination d’appoint dans l’optique d’anticiper l’épidémie.
A (H3N2) : répandu et difficile à identifier
En effet, l’OMS a validé, dès mars dernier, deux souches responsables de la grippe saisonnière propre à l’hiver 2019/ 2020. Il s’agit des souches A et B. Pour les souches de type A, l’OMS a identifié deux virus, à savoir le virus A (H1N1) et le virus A (H3N2), ce dernier étant plus complexe à identifier, et ce, «en raison de ses diversités antigéniques et de leur forte circulation en hiver 2018/2019».
Ce qui est certain, c’est que les souches de type A pour la présente saison épidémique ont été qualifiées de différentes de celles qui ont été analysées l’an dernier. Ainsi, le vaccin antigrippal contre le virus A (H1N1) et contre le virus A (H3N2) aura une composition tout à fait différente du vaccin antigrippal, concocté et utilisé l’an dernier. Les deux souches récemment identifiées seront prises en compte pour l’élaboration du vaccin antigrippal spécial 2019/ 2020, à savoir les souches A/Brisbane/02/2018 (H1N1) pdm09 (qui est assez répandue à l’échelle mondiale) et la souche A/kansas/14/2017 (H3N2). Encore faut-il rappeler que la grippe saisonnière ayant marqué l’hiver 2018/ 2019 fut combattue grâce, essentiellement, à la combinaison des deux souches A, notamment A (H1N1) et A (H3N2).
En revanche, les souches B (notamment appelées Victoria et Yamagata) préservent les mêmes caractéristiques que celles identifiées l’an dernier.
Stratégie mondiale contre la grippe 2019/ 2030
L’amélioration de la couverture vaccinale contre la grippe s’inscrit dans le cadre de la Stratégie mondiale de lutte contre la grippe 2019/ 2030. Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), la grippe touche annuellement près d’un milliard de personnes à travers le monde, dont entre 3 et 5 millions sont jugés comme étant des cas graves et mettant fin à la vie d’entre 290 mille et 650 mille personnes, ce qui implique la prise de précautions préventives dont la vaccination et le respect des règles d’hygiène afin de minimiser au mieux le risque de contagion.
Ladite stratégie mise sur deux points focaux, à savoir «la mise au point d’outils mondiaux améliorés» dont les vaccins, les médicaments antiviraux et les médicaments et traitement symptomatiques ainsi que sur «des capacités nationales renforcées, intégrées à la planification nationale de la sécurité sanitaire et aux efforts en faveur de la couverture sanitaire universelle». De ce fait, la prévention représente le mot d’ordre en matière de pérennisation des programmes nationaux de lutte contre la grippe saisonnière. Le rôle de la population-cible est tout aussi important que celui du cadre médical et paramédical. Si ce dernier consiste en l’orientation vers les mécanismes, les outils et les gestes simples de prévention, l’adhésion de la population-cible à ces précautions est cruciale pour se prémunir contre un virus qui semblerait inoffensif mais qui peut s’avérer mortel.
